dimanche 29 avril 2012
Neuvaine pour la France (2) : Sainte Clotilde, reine de France, priez pour la France
Sainte Clotilde était fille de Chilpéric, roi catholique d'une partie de la Bourgogne, et nièce du prince arien Gondebaud. Appelée par Dieu à la grande mission du salut de la France, elle fut élevée au palais de son oncle, assassin de sa famille. La mère de Clotilde avait déposé dans son cœur, avec la foi, les germes de la piété ; aussi, dans une cour hérétique, sut-elle résister à toutes les sollicitations de Gondebaud et conserver la foi de son baptême.
Clovis, roi des Francs, entendit parler de la beauté, des vertus et de toutes les grandes qualités de la jeune princesse et la fit demander en mariage à Gondebaud, qui n'osa la refuser. Le mariage eut lieu en 493. Clotilde comprit qu'elle n'avait été appelée à partager le trône d'un roi païen que pour remplir les vues de Dieu sur un peuple généreux mais non éclairé de la lumière de l'Évangile.
Elle eut soin de gagner les bonnes grâces d'un époux magnanime, mais violent et barbare ; elle usa de son influence pour lui parler de Jésus-Christ. Clovis l'écoutait avec intérêt ; toutefois, il ne se hâtait pas ; il lui permit cependant de faire célébrer le culte catholique dans le palais et consentit au baptême de son premier-né. Clotilde mettait sur la tête de cet enfant toutes ses espérances pour la conversion de son peuple, quand Dieu, dont les desseins sont impénétrables, le ravit à la terre. À la colère du roi, à ses reproches, la douce reine répondit : " Je remercie Dieu de ce qu'il m'a jugée digne de mettre au monde un fils qui est maintenant dans le Ciel. " Un second enfant fut baptisé encore et tomba malade. Nouvelle et plus terrible colère de Clovis ; mais les prières de Clotilde furent entendues, et Dieu envoya des Anges guérir tout à coup le petit agonisant. Le moment de la grâce était venu.
À la bataille de Tolbiac, après un choc terrible, les Francs pliaient, quand Clovis, dans une illumination soudaine, s'écria : " Dieu de Clotilde, donne-moi la victoire et tu seras mon Dieu ! " Le courage renaît à ses soldats et bientôt la victoire des Francs est complète. Peu après, Clovis était baptisé par saint Rémi, à Reims ; ce fut le signal du baptême de la nation entière.
Clovis mourut en 511, à l'âge de quarante-cinq ans, et Clotilde, dégoûtée du monde, éprouvée dans ses enfants, quitta bientôt la cour pour aller finir sa vie dans les larmes, les prières les aumônes, au fond d'un couvent. Prévenue du jour de sa mort, elle fit venir ses enfants, leur adressa ses dernières recommandations, et alla recevoir au Ciel sa récompense.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
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